37 médailles pour la délégation française. Un score inégalé depuis les Jeux de Paris en 1924. 37 médailles : 15 d'or, 7 d'argent et 15 de bronze. Avec ce splendide palmarès, la France arrive au 5ème rang des nations médaillées, après les Etats-Unis, la Russie, l'Allemagne et la Chine. Les victoires sont arrivées là où on les attendait. Le cyclisme, en tête, nous a rapporté 10 médailles. L'escrime (7), le judo (6), l'aviron (4), l'athlétisme (3), le kayak et le tir (2 chacun), et enfin la lutte et l'équitation (1 chacun) ont complété la moisson. Les félicitations se sont succédées. Le président de le République, lui-même s'est fendu d'un télégramme personnel pour chaque vainqueur et Guy Drut, le ministre des sports, s'est appliqué à tous les rencontrer.
Ce centenaire des Jeux Olympiques restera donc marqué par quelques magnifiques exploits sportifs. Les parcours exceptionnels de Michael Johnson, les 8 mètres 50 du saut en longueur de Carl Lewis pour sa dernière participation aux Jeux Olympiques, et, sans faire preuve d'un chauvinisme à tout crin, la double victoire de Marie-José Pérec au 200 et au 400 mètres demeureront dans tous les esprits.
L'organisation de ces Jeux ne fera, elle, pas date dans l'histoire Olympique. Les très nombreux cafouillages du système informatique, l'incroyable affluence dans les transports en commun et la confusion générale qui régnait à l'intérieur d'Atlanta ont un peu gâché la fête. Antonio Samaranch, le président du CIO, a d'ailleurs clos hier soir la cérémonie par un discours où il a rappelé qu'il conviendrait désormais de revenir à des valeurs plus sportives et moins financières lors des prochains jeux. Antonio Samaranch est bien entendu revenu sur la tragique explosion d'une bombe au Parc du Centenaire, qui a fait 2 morts et une centaine de blessés. Une minute de silence a été demandé à la mémoire des victimes de l'attentat de samedi, mais aussi à celles des 11 israéliens qui avaient trouvé la mort en 1972 à Munich. Le président du CIO a clairement affirmé que l'esprit olympique ne se laisserait jamais intimider par le terrorisme. Stevie Wonder a alors entamé "Imagine" de John Lennon, en guise d'hommage final. Puis les feux d'artifices, les défilés et le concert géant ont achevé ces Jeux, avant que la flamme olympique ne s'éteigne.
Si un mot devait caractériser ces Jeux du Centenaire, c'est le mot limite. Les limites de la performance que les sportifs repoussent toujours plus loin, les limites des systèmes de sécurité qui paraissent ne jamais pouvoir être infaillibles, et les limites du sport-business qui laissent un goût amer à certains. Rendez vous dans 4 ans à Sydney pour les Jeux de l'an 2000 dont le maître mot devrait être authenticité.